« Chaque jour, nous partageons des récits et des preuves démontrant que la faim et la privation de nourriture existent et que les besoins humanitaires s’accroissent. Pourtant, cela ne déclenche ni mesure d’urgence ni mobilisation de financements en quantité suffisante. »
Il y a un an, l’Organisation des Nations Unies lançait l’alerte et annonçait des « famines de proportions bibliques ». Mais alors 5% seulement des besoins avaient été couverts par les donateurs pour faire face à la sécurité alimentaire en 2021. Hier, plus de 260 organisations non-gouvernementales ont publié une lettre ouverte aux États et à leurs leaders en faveur des « 270 millions de personnes confrontées à la faim, à la privation de nourriture et à la famine dans le monde ».
Ces organisations se disent chaque jour « témoins de la souffrance et de la résilience » de personnes « privées de nourriture », par « les conflits et les violences, l’inégalité, les impacts du changement climatique, la perte de terres, d’emploi ou de perspectives », ajoutant que ces causes sont aggravées par la lutte contre le Covid-19. Et pourtant leurs appels répétés semblent restés sans effet suffisant.
« Chaque jour, nous partageons des récits et des preuves démontrant que la faim et la privation de nourriture existent et que les besoins humanitaires s’accroissent. Pourtant, cela ne déclenche ni mesure d’urgence ni mobilisation de financements en quantité suffisante. »
Les signataires de cette lettre, parmi lesquels Action Contre la Faim, Save The Children, Oxfam ou encore Care International, le rappellent, l’humain est au centre de ce désastre, dans lequel les dirigeants d’États tiennent « une responsabilité unique ».
« Ce sont les actions humaines qui sont à l’origine de la famine et de la faim, et ce sont nos actions qui peuvent enrayer les conséquences les plus graves. Nous avons tous et toutes un rôle à jouer. Mais vous, qui dirigez des États, les représentez et exercez les plus hautes fonctions, vous avez une responsabilité unique. Nous vous demandons d’agir maintenant. »
« Plus de 34 millions de filles, de garçons, de femmes et d’hommes sont au bord de la famine dans le monde », plaident les ONG, qui appellent à “mobiliser les 5,5 milliards de dollars supplémentaires nécessaires” afin de leur fournir une aide alimentaire urgente. Selon Action contre la Faim, cela correspond à une pause de 26 heures des dépenses militaires mondiales.
Les signataires de ce plaidoyer contre la famine concluent en affirmant que « la famine et la privation de nourriture n’ont pas lieu d’être au XXIe siècle ». C’est solennellement qu’ils ajoutent, « l’histoire nous jugera sur les mesures que nous prenons aujourd’hui ».
M.C.